Les dieux de l’Amour !

Nouvelle vidéo un peu particulière en attendant les autres qui vont arriver bientôt. Sur l’idée d’Oliver Lapirot du magazine Nord Eka, je me suis essayé à Windows Movie Maker pour monter images et son. Du coup c’est peut-être moins punchy, mais tout aussi informatif et je l’espère entrainant et sympa à voir.

C’est parti donc pour un voyage tout mignon et langoureux sur les terres mythiques du désir !

Alors, qu’en pensez-vous ?

Pour les références aux œuvres et aux sources, tout est marqué sur ma page YouTube 🙂

Une belle histoire d’amour à Arras

Enlèvement de Psyché, Anonyme

France, XVIIIe siècle, Tapisserie, laine et soie, 370cm de haut, 302cm de large

Inv : OAR 27.

Psyché- WEB72dpi
© Musée des Beaux-Arts d’Arras

Quand nous entrons dans un musée des beaux-arts, nous pensons à la peinture ou à la sculpture, mais rarement à la tapisserie. Ce fut un art décoratif très apprécié au XVIIe et XVIIIe siècle. La mythologie était alors à la mode.

Déjà dans les mythes grecs, la tapisserie est présente. Pénélope attend son mari Ulysse en tissant toutes les nuits. Puis dans les Métamorphoses d’Ovide, Athéna et la princesse Arachne se livrent à un concours de tissage : Athéna ayant perdu, elle transforma Arachne en araignée. Sous le règne des rois, de Louis XIII à XVI, la tapisserie était appréciée des riches nobles et bourgeois. Installée comme décoration sur les murs, elle montrait la richesse de ses propriétaires ainsi que leurs goûts pour la culture antique. Vers les années 1730 et 1740, la Cour de Versailles connaît l’influence de la marquise de Pompadour et de l’art galant. Tous les artistes représentaient des scènes amoureuses, des fêtes inspirées de l’Histoire ou de la mythologie, comme c’est le cas ici avec Psyché et Cupidon.

Pourquoi alors une tapisserie de ce mythe au musée d’Arras ? La plupart de la production avait lieu dans les Flandres proches des manufactures de laine ou de tissu. D’ailleurs, Arras était précurseur de cette technique au XIVe siècle. Mais on ne sait pas exactement d’où vient ce lot de trois tapisseries. Il fut récupéré par les Alliés en 1945 et envoyé à Paris qui le mit en dépôt ici : une histoire donc très mouvementée.

Les Amours de Psyché et de Cupidon sont racontés dans les Métamorphoses non pas d’Ovide mais d’Apulée. Jean de la Fontaine, en plus de ses Fables, en écrivit aussi une belle version. Psyché était la plus belle femme du monde. Vénus, jalouse, lui demanda d’attendre sur une falaise son mari : un horrible monstre. Elle fut sauvée et enlevée par le vent Zéphyr sous les ordres du dieu de l’Amour. En effet, Cupidon était tombé amoureux d’elle. Psyché vivait dans son palais et passait ses nuits avec lui mais ne savait pas qui il était. Elle avait pour ordre de ne jamais tenter de le voir à la lumière. Persuadée par ses sœurs jalouses qu’elle était alors la femme d’un horrible monstre, elle décida un soir d’éclairer la chambre avec une lampe à huile. Elle vit alors le beau dieu endormi. Surprise, elle laissa tomber quelques gouttes d’huile brûlante sur le corps de son aimé. La réaction de Cupidon ne se fit alors pas attendre. Il laissa sur le champ Psyché seule, désemparée, au milieu d’une nature déserte. Ce n’est qu’au bout de multiples épreuves, qu’elle put recevoir le pardon de Vénus et de Cupidon. Elle se maria avec lui et devint une déesse.

Le mythe de Psyché et Cupidon fut souvent représenté dans l’Art, pour preuve vous verrez au Palais des Beaux-Arts de Lille trois tableaux du mythe dans la Galerie consacrée au XVIIIe siècle.